Du nord au sud du pays, partout où il y a une machine à expresso, vous aurez l’occasion de déguster un café riche et savoureux et impeccablement servi. Le p’tit noir du comptoir est ici un sujet sérieux, incomparable avec le jus amer et trop brûlé auquel venant de France et faute de mieux on a fini par s’habituer.
Qu’ils viennent du Brésil, du Vietnam ou d’ailleurs, la France a tendance à traiter tous les cafés de la même manière, avec pour résultat qu’il n’existe aucune différence notable entre un café servi en Bretagne et un autre servi dans le Jura ou encore dans les Landes. Tandis qu’au Portugal, de Lisbonne à Porto et comme partout ailleurs dans le pays, il est fréquent que deux bistrots dans une même rue servent un café à l’arôme et au velouté totalement différents l’un de l’autre.
Ici les grains verts proviennent de tous les coins du monde : Brésil, Ouganda et Vietnam bien sûr -de très loin les plus gros producteurs mondiaux- mais aussi du Guatemala, du Honduras, du Costa rica, de Colombie, de Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Kenya, d’Angola, d’Inde, et plus récemment de Timor-Est. Cette variété d’approvisionnement se retrouve dans votre tasse avec des grains torréfiés de manière plus douce que dans le nord de l’Europe, méthode choisie pour préserver les spécificités de chaque origine et obtenir un breuvage au goût des Portugais, très concentré, peu acide, avec un corps rond et doux et surtout très aromatique.
Quand en Europe seulement 20% des cafés sont consommés à l’extérieur, le Portugal fait figure d’exception avec 80% des cafés consommés hors de la maison. Boire son café au café est une activité sociale partagée par huit portugais sur dix, il n’est pas étonnant dans ces conditions que le Portugal ait développé une culture unique autour du café.
Noir, serré ou allongé d’eau froide ou chaude, avec un nuage de lait froid ou noyé de lait entier brûlant, servi sauf indication contraire dans une tasse à température ambiante, ou sur demande dans une tasse préchauffée à la vapeur ou encore refroidie avec des glaçons, vous l’avez compris, toutes les variations sont possibles.
Il suffit juste pour en profiter de maîtriser les quelques termes à employer pour commander le café tel que vous l’aimez.
Voici un petit guide des principaux modes de consommation du café au Portugal.
Café noir
Café ou Expresso : c’est le standard, le p’tit noir des comptoirs servi dans une petite tasse, plus parfumé et plus fort qu’en France.
Café curto (ou Bica à Lisbonne) : le café serré, équivalent de l’expresso italien, une petite tasse de café noir et fort, véritable shot de caféine.
Café cheio : café allongé, préparé dans une petite tasse avec deux fois plus d’eau pour une dose de café de façon à diminuer son intensité, c’est en général le préféré des Français fraîchement arrivés.
Café duplo : le café double ou grand café, double dose d’eau, double dose de café, le tout servi dans une grande tasse.
Café au lait
Café pingado : un expresso auquel on ajoute un nuage de lait froid.
Garoto (à Lisbonne et au sud) ou Pingo (dans le nord) : dans une petite tasse un café serré allongé de lait ou de mousse de lait.
Meia de leite : café et lait chaud en proportions égales et servis dans une grande tasse.
Galão : celui-ci n’est pas servi dans une tasse mais dans un verre haut, un café serré pour 1/4 et 3/4 de crème ou de lait vaporisé.
Le spécial
Café com cheirinho ou Café bagaço : le classique pousse-café ou café calva où ici le calvados est remplacé par une eau de vie ou un brandy quelconque.
Température de la tasse : par défaut le café est servi dans une tasse à temperature ambiante, si vous préférez une tasse chaude demandez une Chávena escaldada (ou Chávena quente). Si au contraire vous préférez votre tasse froide, demandez une Chávena fria.